Enjeux de l'IA au cameroun

PRODUCTION DE LAIT ET EN VIANDE INSUFFISANTE

Le secteur de l’élevage représente au Cameroun plus de 165 Milliards de Fcfa (9% du PIB primaire) et 30% des revenus de la population active (2004). Le pays dispose d’environ 4 millions de bovins (2007).  La région de l’Adamaoua constitue environ 83% du Cheptel bovin camerounais et 38% de la production nationale de viande (2016).

La production laitière nationale s’élève à 275 000 tonnes (2019). Elle était déficitaire en 2019 de 120 000 tonnes pour un coût total de 20 Milliards de Fcfa. Tandis que la production nationale en viande bovine, qui s’élevait en 2019 à 96 552 tonnes est insuffisante pour satisfaire les besoins de la population, à tel point que le pays importe les animaux du Tchad. 

La production laitière contribue de façon significative aux revenus des familles d’éleveurs. Une étude réalisée sur l’économie laitière dans le département du Mbéré, Région de l’Adamaoua, montre que le revenu annuel généré par l’activité laitière dans un élevage familial de bovin par an est évalué à 152 000 000 FCFA. La production laitière représente 20% du revenu de l’exploitation.

Le Ministère en charge de l’élevage estime la consommation totale de lait et produits laitiers autour de 297 000 tonnes par an, soit une consommation par habitant et par an de 19,8kg.

Pour la FAO, la moyenne de consommation de lait frais au Cameroun se situe plutôt autour de 14,5 kg/habitant/an, ce qui inferieur au besoin minimum estimé à 22kg/hbt/an. Même dans l’hypothèse la plus optimiste (19,8kg/hbt/an), ces chiffres se situe très en dessous de la consommation moyenne mondiale qui est de 45kg/hbt/an, et sont très nettement inférieurs à la consommation moyenne des pays européens (environ 93kg/hbt/an). 

Sur la période 2010-2016, le taux de couverture globale des besoins de consommation en lait et produits laitiers était situé autour de 77% soit un déficit annuel moyen d’un peu moins de 50 000 tonnes. De même, dans les plus grandes agglomérations Camerounaises, les produits laitiers sont surtout importés. Les importations sont passées de 13 237,9 tonnes en 2012 à 11 363,7 tonnes en 2015.

Quant aux coûts, les prix des produits ont connu des fluctuations importantes au cours de ces années. Pour l’année 2016, ce Département Ministériel estime la production nationale du lait à environ 173 896 tonnes pour une demande nationale du même produit qui se situerait autour de 237 536 tonnes, soit un taux de couverture de 71,7% donc un déficit de 63 640 tonnes. Cette faible performance s’expliquerait par : 

Le faible potentiel génétique de ces races ; – La concurrente entre la consommation humaine et l’alimentation des veaux . – Le faible intérêt des éleveurs pour la production du lait ; – Le mode d’alimentation des animaux qui utilise faiblement les compléments et les fourrages ; – L’importation massive du lait en poudre et de produits laitiers ; – L’envahissement des pâturages par des fougères ; – La multiplication des conflits agro-pastoraux.

> Les Chiffres DE L'ÉLEVAGE

SECTEUR DE L'ÉLEVAGE

L'ADAMAOUA

PRODUCTION LAITIÈRE

PRODUCTION DE VIANDE

IA ET PRODUCTIVITÉ DANS LA FILIÈRE BOVINE

Au Cameroun, le système d’élevage extensif (ou traditionnel) reste encore dominant. La pratique pastorale n’a pas évolué en dehors de l’arrêt de la transhumance par les éleveurs de la région de l’Adamaoua qui se sont sédentarisés dans les villages. La gestion des troupeaux semble figée dans le temps. Les mêmes outils et pratiques de nos ancêtres sont encore d’actualité dans la plupart des “Waldés” (ferme d’élevage bovin en langue peulh). 

Ce conservatisme stérile ne favorise pas l’adoption des nouvelles approches telles que la culture fourragère (alimentation du bétail), un suivi sanitaire et médical optimal des troupeaux (gestion du troupeau), et l’amélioration génétique. Force est donc de constater qu’il n’y a pas eu de progrès significatif dans ces domaines. 

De fait, le rendement journalier moyen des vaches, essentiellement locales (Goudali), en production laitière est de 2 à 3 litres par vache, contre 25 litres pour les vaches montbéliardes et 40 litres pour les Holsteins. 

D’autre part, le poids vif moyen des taureaux de race locales est de 400 Kg entre 5 ans et 6 ans, pour une carcasse à 280 kg/ 300 Kg. En comparaison, les bovins de race limousine ont un poids vif de 400 Kg dès 10 mois, pour une carcasse de 260 Kg. 

Tandis que le poids vif moyen des jeunes bovins charolais de 8 à 12 mois est de 340 kg pour une carcasse d’environ 200 Kg. Ces deux races peuvent atteindre de 900 kg à 1200 kg pour les femelles et entre 1200 kg et 1600 kg pour les mâles à l’âge adulte.

La faible productivité laitière de la race “goudali” et la gestion artisanale des troupeaux constituent par conséquent des handicaps pour le développement de la filière laitière au Cameroun, tandis que le faible rendement en viande des races locales troupeaux est un frein au développement de la filière viande au Cameroun.

Les performances des races locales, relativement faibles, sont pourtant susceptibles d’être améliorées par le biais des croisements avec différentes races étrangères (Montbéliard, Holstein, limousines et charolaises).

> Les Chiffres par RACES

RACES LOCALES LAITIÈRES

RACES LAITIÈRES EXOTIQUES

RACES LOCALES ALLAITANTES

RACES ALLAITANTES
EXOTIQUES